Article sur l'Evénement syndical

Une maison verte qui fourmille d’activités et d’idées

A Romont, la Maison Verte se veut un centre d’activités et de compétences. Du yoga à la boutique partagée, du cours de hip-hop au stage de permaculture. Visite

Article d'Aline Andrey, paru sur l'Evénement Syndical du 10 août 2016. Article en PDF >>>

P5-v4Depuis une année, la Maison Verte, située devant la gare de Romont, propose des événements, des locaux et son réseau, avec pour objectif de développer des solutions durables. André et Mim Meilland en sont les initiateurs et les propriétaires.

A la sortie de la gare de Romont, on ne peut manquer de voir cette maison verte et son jardin semi-sauvage sorti de l’asphalte d’un parking. «On a enlevé le goudron, mis un minimum de terre et ça pousse», rit André Meilland, le propriétaire des lieux. C’est lui, l’ingénieur valaisan, et son épouse, l’économiste bulgare – tous deux passionnés par les énergies renouvelables et les écovillages – qui ont commencé à rénover cette ancienne distillerie de leurs propres mains en 2006. Un travail d’auto-construction de longue haleine dans l’espoir de créer un lieu ouvert pour toutes et tous.

Depuis une année, ses murs accueillent un cycle de permaculture (donné par le couple Meilland), de la sophrologie, du hip-hop, des cours d’anglais, du chant gospel, du yoga du rire, de nombreuses conférences (dont le public provient de toute la Suisse romande), entre autres propositions…

Un commerce équitable

En ce jeudi estival, c’est l’association d’agriculture contractuelle de proximité Croqu’terre qui installe ses cageots de légumes dans la grande salle. Catherine Jorg, en charge de la composition des paniers, thérapeute de métier, donne aussi des séances de réflexologie et d’hypnose à la Maison Verte. «C’est un lieu de rencontre, multi-actif multiculturel, avec une énergie dingue. Ca ouvre tout un monde, d’une richesse incroyable», résume-t- elle.

A l’extérieur de la maison aussi, Félicité Galaret a posé son stand de produits africains éthiques. Pour l’instant, elle est la seule à utiliser la boutique partagée. «La Maison Verte a organisé en début d’année un marché d’artisans et de petits commerçants, pendant trois mois. Et je suis restée», sourit-elle. «Cela m’a vraiment ouvert des débouchés. Et donc, par conséquent, aux petits paysans ivoiriens de ma région natale», raconte la fille d’agriculteur qui a créé un pont entre la Côte d’Ivoire et la Suisse.

Un endroit souple

«Ce lieu est très flexible», explique André Meilland. «Il permet de louer un espace qui permette de répondre aux besoins réels. Pour quelqu’un qui veut se lancer, qu’il soit thérapeute ou fiduciaire, c’est un endroit, situé idéalement juste à côté de la gare, qui offre beaucoup d’échanges. Quelqu’un en rupture professionnelle peut par exemple venir, pour environ 200 francs par mois, tester ses idées. Cette maison fait ainsi office de maison d’associations, mais aussi de co-working, ainsi que d’incubateur pour des projets individuels. Nos 4 piliers sont l’écologie, le social, la culture et l’économie.»

Sans aucune subvention, André Meilland relève que l’indépendance permet une plus grande liberté, même si elle a un coût. «Nous faisons payer une location. Car cela fait partie de notre gagne-pain. Si nous avions davantage d’activités, et donc de locataires, nous pourrions desserrer la ceinture d’abord, voire baisser un peu les tarifs», sourit le père de famille de deux adolescents. «L’associatif a tendance à considérer l’argent comme un tabou. Or on ne peut le négliger. Il fait partie du développement durable». Mus par une force de propositions étonnantes, André et Mim Meilland ont participé activement à nombres d’initiatives tel que le réseau d’échanges le «sel glânois», l’association «permaculture fribourg», ou encore «Croqu’terre». Leurs valeurs sont aussi celles de la Maison Verte: la convivialité, les échanges, l’autonomie, la flexibilité, la créativité et la diversité, ainsi que le respect de l’homme et de la nature.