Article paru dans La Liberté du 27 juin 2014 qui présente les Initiatives de Transition et parle de la Maison Verte:
Agir ensemble, sans attendre
Page Jeunes - Ecologie • Le mouvement «Initiative de transition» fleurit dans notre région. Dans ses bagages, une éthique mêlant solidarité et économie locale. Exemple à Romont.
VALÉRIE VUILLE 27.06.2014
En se baladant près des remparts de Romont, les curieux peuvent apercevoir un lieu étonnant: un jardin partagé, écologique, mais surtout communautaire. Plus loin, à côté de la gare, Croqu’terre distribue des denrées provenant d’une agriculture locale et environnementale dans des paniers. Tous ces projets s’allient au courant de pensée Initiative de transition, et ce ne sont pas les seuls.
Le concept d’Initiative de transition est créé en septembre 2006 à Totnes, en Grande-Bretagne, par Rob Hopkins, enseignant en permaculture. Il a pour but de préparer la transition «de la dépendance au pétrole à la résilience locale», sans attendre une révolution politique. «C’est une partie des outils de la permaculture, adaptés aux villes pour réunir du monde derrière un engagement», explique Valentine Meylan, qui pratique cette forme de jardinage particulière. Mais la permaculture, c’est quoi au juste? «Il s’agit premièrement d’une éthique: prendre soin de l’humain, de la terre et partager le surplus, explique-t-elle. Le tout est soutenu par des recherches et des découvertes sur la nature et le jardinage.»
Communauté solidaire
Dans le canton de Fribourg, plusieurs projets peuvent se rattacher indirectement au mouvement. Premiers arrivés, les SEL (Systèmes d’échange locaux) permettent d’échanger des services sans utiliser de l’argent. Ils sont présents non seulement en Glâne, mais aussi à Bulle ou encore à Fribourg. Chaque heure de service équivaut à vingt unités d’une monnaie virtuelle. Une fois comptabilisées, les vingt unités récoltées pourront à leur tour être échangées. Une communauté de troc est ainsi créée.
Glâne Ouverte est née en continuité de ces projets alternatifs. «Je trouvais que ce que nous faisions avec les SEL se limitait à notre bien-être, explique Mim Meilland, initiatrice de l’association. Je voulais essayer de faire quelque chose pour notre région.» Elle s’est directement inspirée de l’Initiative de transition, sans pour autant faire du copier-coller. «J’ai été séduite par l’idée de pouvoir agir, sans attendre que cela vienne d’en haut, explique-t-elle. Nous avons repris les idées et fait à notre sauce.»
Des premières discussions, une association à but écologique, local et solidaire s’articule. «Nous avons des membres de tous horizons et de tous âges, qui partagent la même ambition», explique Catherine Monnard, actuelle présidente de l’association. Elle agit en lançant des projets discutés lors de forums ouverts. «Nous avons pour l’instant organisé deux forums, «des semences à l’assiette», et un sur nos modes de financement», explique la présidente. Quatre projets sont nés du premier forum, la distribution de paniers Croqu’terre, le jardin partagé, les écovillages et la banque de semences.
Cultiver ensemble
Exemple typique, le jardin partagé près des remparts de Romont mêle l’écologie, le développement durable et l’échange. «Les personnes partagent un jardin, explique Catherine Monnard. Ils le cultivent ensemble, avec bien sûr des méthodes respectueuses de la nature. Une fois arrivées à maturité, les récoltes sont réparties entre les membres.»
Et ce n’est pas tout, car les projets et initiatives foisonnent: la Maison verte à Romont, dirigée par Mim Meilland, propose par exemple des formations et des activités diverses, ainsi que des locaux à louer.