Article du Courrier sur Lucien Willemin

Le Courrier CEG 29.01.16Conférence de Lucien Willemin
"Croissance, décroissance : sortons de l’impasse !"
le jeudi 18 février 2016 20h à la grande salle de la Maison Verte.

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Article du Courrier du 29 janvier 2016:

Le Conseil fédéral va se pencher
sur la Consigne énergie-grise

NEUCHÂTEL • Quatorze sénateurs ont demandé au Conseil fédéral d’étudier la possibilité d’adopter l’idée originale d’un Neuchâtelois.
MOHAMED MUSADAK

La petite idée de Lucien Willemin, activiste écologique neuchâtelois qui se décrit comme «un défenseur de la vie», est en train de faire son chemin à Berne. A la suite d’un postulat déposé par le conseiller aux Etats Didier Berberat (PS/NE) et treize autres sénateurs, le Conseil fédéral devra étudier l’opportunité d’inscrire dans la loi le concept de Consigne énergie-grise (CEG).

L’idée est simple et originale à la fois. Créer une sorte de compte épargne individualisé crédité à l’achat de chaque nouvel objet. Chaque citoyen pourrait puiser dans son compte uniquement pour réparer un objet au lieu d’en acheter un nouveau. L’objectif? Réduire l’impact environnemental de l’énergie grise, à savoir l’ensemble de l’énergie nécessaire à la fabrication d’un produit, de l’extraction des matières premières à sa production, en passant par sa transformation ou son transport.

Pas un coup d’essai

Pour faire parvenir son idée sur la table du Conseil fédéral, l’ancien homme d’affaires est parti de loin. Il y a huit mois, il sortait son livre Fonce Alphonse, qui détaille tous les arguments en faveur de la CEG. Le sénateur neuchâtelois Didier Berberat le lit et est séduit. «Je lui ai ensuite présenté le concept et il m’a invité à Berne pour en discuter avec d’autres sénateurs. Il a expliqué la CEG autour de lui et se sont au final quatorze conseillers aux Etats qui appuient la démarche», se réjouit Lucien Willemin.

Arguments économiques

L’homme qui ne porte que des chaussures rouges, signe de ralliement de «ceux qui ont choisi de défendre la vie», n’en est pourtant pas à son coup d’essai. A Neuchâtel, lui et ses camarades sont parvenus à inclure la prise en compte de l’énergie grise dans le calcul de la taxe automobile. Pour chaque année d’ancienneté, 8 francs sont déduits de la taxe. Avec là encore pour objectif d’inciter à la réparation plutôt qu’à l’achat.

Evidemment, tout le monde n’est pas favorable au principe de la CEG. Ses détracteurs y voient «une taxe déguisée et un danger pour l’économie». Pour Lucien Willemin, la CEG est au contraire une chance pour l’économie: «Les avantages de la CEG sont nombreux. Elle favorise la réparation donc créé de l’emploi en CO2 et l’envoi de substances toxiques dans la nature.» Pour Didier Berberat, auteur du postulat à Berne, «il faut noter que la société civile s’organise déjà dans ce sens pour éviter le gaspillage (Repair’Café, Gratiferia, soirées troc, etc.); de plus de nombreuses petites entreprises de réparation et de trocs voient le jour. La CEG est donc l’occasion rêvée pour les instances politiques d’accompagner ces belles initiatives citoyennes afin qu’elles se consolident et deviennent la nouvelle norme.»

Si l’idée a séduit des parlementaires fédéraux, elle nécessite encore d’être peaufinée. Lucien Willemin le reconnaît volontiers, il a proposé un principe mais les modalités précises, les sommes prélevées et leur affectation devront être étudiées par des spécialistes.